Pire vampire

Publié le par Nathalie, bibliothècaire en Haute Comté

Pire vampire

A l'heure où les lectrices de Twilight pâment devant Edward, j'ose à peine dire que Carmilla m'a glissé deux glaçons dans le cou dont j'ai encore du mal à me débarrasser.

Carmilla, c'est une histoire dont on ne sort pas indemne. Ecrite en 1871 (ça ne date pas d'hier !) par John Sheridan Le Fanu, elle peut se situer dans la pure tradition des romans gothiques britanniques : un décor sombre, un château isolé, des ruines, un vieux cimetière, une jeune femme belle, mélancolique et naïve, un pacte secret, et bien sûr le fantastique et l'horreur.

D'une façon fort troublante, la narratrice raconte comment, naïve et ingénue, elle succombe au charme de la voluptueuse Carmilla, vampire avec laquelle elle noue, dès leur première rencontre, une relation saphique et passionnelle, fascinante et morbide.

En lisant, on est sans cesse en prise avec cette dualité troublante, entre attirance et répulsion, érotisme et monstruosité, suggérée par ce personnage de morte-vivante amoureuse terriblement attachant.

En fin de récit, malgré le recours au rituel connu et attendu de destruction des vampires, l'ambiguïté persiste. Je me demande comment la censure britannique de l'époque a pu oublier de mettre son nez dans cette choquante histoire de lesbienne vampire...? Peut-être justement parce que rien n'est dit tout-à-fait, tout est suggéré, pour ajouter encore à la confusion.

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Publié dans Coup de coeur

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